L’ambivalence de la peur

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28 mars 2016 Informations | Laisser un commentaire

Plusieurs d’entre nous avons été sensibles à ce texte, que nous partageons ici :

« Les terroristes terrorisent et l’État protège. Tant que ces axiomes resteront valides, nous n’avons pas de raison d’avoir peur, parce qu’en France nous sommes censé·e·s être uni·e·s derrière les mêmes valeurs : Liberté, Égalité et Fraternité.

Aujourd’hui je fais pourtant partie des gens qui ont peur. J’ai peur parce que l’État ne semble pas capable de remplir sa fonction, au moment où les terroristes remplissent le mieux la leur. Les terroristes souhaitent que nous soyons moins libres, plus divisé·e·s et très certainement moins fraternel·le·s. La réponse de l’État devrait être de renforcer ces valeurs, pour continuer d’assurer son rôle de protecteur. Il semblerait pourtant que sa réponse soit totalement à l’inverse de ce qui est attendu : à chaque nouvel attentat, l’État tente de nous retirer des libertés (e.g. perquisitions abusives), nous diviser (e.g. déchéance de nationalité) et nous inciter à être moins solidaires (e.g. fermeture de frontières).

Aujourd’hui j’ai peur des terroristes. Mais j’ai bien plus peur de la réaction de mes élu·e·s. Je pensais faire partie d’une génération qui ne connaîtrait plus jamais la dictature : quand je vois la vitesse à laquelle l’État d’Urgence a été mis en place, le temps qu’il a fallu pour que Schengen s’évapore, et le nombre de lois inquiétantes qui parviennent à s’imposer, je me dis qu’elle peut arriver à tout moment.

Si on nous demande d’être patriotes et de planter des drapeaux républicains sous nos fenêtres à chaque nouveau massacre, nous sommes en droit d’exiger que la France ne laisse aucun doute sur ses valeurs. Elle devrait être l’ennemie de celles et ceux qui tentent de nous terroriser. Aujourd’hui, elle collabore. »

(contribution anonyme)

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